30 septembre 2024
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24 mai 2017
Article paru dans le Magazine VOIR le 16 mai 2017 par Catherine Genest
Une vingtaine de finissants du bac investissent la bâtisse à Ricard, énigmatique grossistes d’articles souvenirs, pour présenter une série d’œuvres installatives.
C’est grand, immense à vrai dire, ça sent la cave humide et les murs aux couleurs démodées se sont écaillés sous le point des années. L’immeuble en apparence abandonné et voisin du Scanner est l’écrin tout désigné pour une expo qui célèbre la jeunesse et une certaine idée de l’underground artistique à la berlinoise/brooklynoise. C’est précisément sur ce genre d’endroit, de décor de cinéma sans caméra, qu’on rêve de tomber en voyage.
Ce lieu, hautement inspirant il va sans dire, a servi de ligne directrice pour les deux commissaires Fanny Mesnard et Isabelle Demers. Des guides choisies par ces élèves qui financent eux-mêmes cet événement qui n’a, précisons-le, rien à voir avec leur cursus scolaire sinon que tous se sont rencontrés sur les bancs de La Fabrique – pavillon de L’École d’art de l’Université Laval. Sur la chambranlante passerelle entre vie estudiantine et professionnelle, exemptés d’évaluations par des profs qui ont déjà dit leurs derniers mots, le collectif s’émancipe en tirant meilleur profit de leur liberté fraîchement acquise. Ils mettent tout en œuvre pour briller. En groupe, oui, mais individuellement aussi.
Les esthétiques s’entrechoquent dans ce cadre déjà brut, si bien que le minimalisme de Jérôme Trudelle sort du lot et séduit. De par sa blancheur pure, certes, mais également la maîtrise du matériau qu’il a choisi, ce plâtre suspendu au bout de fils de pêche comme pour simuler une explosion qui aurait surréellement été mise sur pause.
Issues d’un triptyque essentiellement vidéo, des images en mouvements notamment projetées sur de vieilles portes trouvées in situ, les sculptures flottantes de l’ultime tableau de Trudelle appellent à la contemplation. Une pause, un temps d’arrêt dans cette visite qui stimule tous nos sens.
Originaire des Îles de la Madeleine, d’Alphiya Joncas s’inspire des dunes de son enfance en plus d’évoquer la nordicité en proposant Objet Géographique II. Une pièce qui charme par sa palette monochrome, la simplicité de ses formes.
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