Le Fil | On est tous le marginal de quelqu’un

Article paru dans le Fil le 11 décembre 2018 par Renée Larochelle


Miser sur ce qui nous rassemble: voilà ce à quoi convie Julie Théberge, coordonnatrice de la Division BleuCiel de la Chaire de recherche en médecine d’urgence

Qu’est-ce qu’une personne marginale? Selon la définition qu’en donne Le Petit Larousse, il s’agit de «quelqu’un qui vit en marge de la société organisée, faute de pouvoir s’y intégrer ou par refus de se soumettre à ses normes». Si on accepte ce principe, bien des individus dérogent aux normes établies: ceux qui n’ont pas Internet, pas de téléphone cellulaire ou pas de voiture, les sans-abri, les végétariens, les LGBTQIA+ (les personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans, queer, intersexuées, asexuelles et autres), sans compter certains élus du peuple portant gaminet et Dr Martens à l’Assemblée nationale. Évidemment, la liste pourrait s’allonger, tant les modes de vie diffèrent.

«On est tous le marginal de quelqu’un d’autre sur au moins un aspect de nos vies. On est marginal face à une norme, à ce qui est habituel, à ce qui correspond au plus grand nombre, à l’usage général et commun.» Voilà un extrait du manifeste célébrant la marginalité sous toutes ses formes, ayant pour titre Nous sommes plusieurs, qu’a livré Julie Théberge, le 5 décembre, au Musée national des beaux-arts du Québec, lors de la 13e soirée PechaKucha (mot qui signifie «le bruit des conversations», en japonais). Elle était l’une des 12 participantes et participants provenant des milieux artistique, littéraire et d’affaires invités à donner leur point de vue sur un thème imposé, en l’occurrence «Marges», au cours d’une présentation orale ponctuée de vingt images défilant à vingt secondes d’intervalle. Le tout ne devait pas dépasser 6 minutes 45 secondes. Artiste, formatrice et coordonnatrice de la Division BleuCiel de la Chaire de recherche en médecine d’urgence de l’Université Laval et du CISSS de Chaudières-Appalaches, Julie Théberge est titulaire d’une maîtrise en arts visuels de l’Université. Les dessins accompagnant sa présentation étaient de son cru.

Photo : Julie Théberge

Liés au manifeste Nous sommes plusieurs, les dessins de Julie Théberge illustrent les préoccupations de son auteure: créer des ponts, accepter les différences, comprendre que chaque personne est unique en son genre.

«Les marginaux. Ceux qui ne sont pas comme les autres, comme le reste du monde, ceux qui sont en périphérie. “Être en marge de” signifie: se faire en parallèle, tout en ayant moins d’importance. Marginal, ça veut aussi dire négligeable: que l’on peut ignorer, qui est sans importance, insignifiant», continue-t-elle, dans son manifeste.

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